LE POLISSAGE

Le soin apporté au polissage et à la restauration des lames des Katana, prouve l'intérêt que leur porte les collectionneurs et admirateurs.

Le polissage transmis depuis des siècles, est considéré comme un art martial à part entière

Que l'on ne connaisse pas la technique de fabrication, ni l'histoire, ni les qualités matérielles, on ne peut rester indifférent devant une lame convenablement présentée, l'esthétique de l'objet instinctivement nous attire.

Le polissage classique ou la restauration d'une lame passent toutes deux par les mêmes étapes

Ji-togi ( polissage entre le fil de la lame et l'arête médiane de la lame )

Shiage ( rendre le sabre esthétique et attrayant dans son ensemble)

JI TOGI

permet d'enlever les ébréchures, la rouille, et les accidents sur la surface.Ce processus est irrémédiable et sans appel puisqu'il s'effectue par enlèvement de métal.

Le Ji togi se fait en plusieurs étapes:

Magari togi : le but est de détordre la lame vrillée au fil du temps. On exerce des pressions sur la où les parties à redresser. On introduit la lame dans un appareil en bois dur ( Chêne en général ) appelé Noshi Bo. La vérification du travail se fait par le regard de l'oeil d'un coté puis de l'autre de la lame, sur le dos et sur le fil de la lame. Le travail ne s'arrêtera qu'à l'obtention de la rectiligne pure de la lame.

Kongo to : ( nom donné à la pierre, on dit aussi Arato) trois étapes de polissage

Mune : cet exercice est de rectifier les accidents causés au dos de la lame. il permet aussi de rectifier le shinogi ji ( pointe de la lame ) et le mune kado.

Hanarabi :Après le redressement de la lame , le fil de la lame doit être corrigé, celui-ci est souvent ébréché ou sa rectitude aléatoire. Il faut partir des points les plus hauts du fil de lame et la frotter sur kongo to sans trop appuyer si ce n'est sans appuyer, on vérifie et l'on recommence jusqu'à obtention d'une parfaite continuité du fil de la lame

Yakiba : le fil de la lame est maintenant droit mais le tranchant a été abîmé par la précedente opération, l'affutage du fil de lame se réalise en frotant ce dernier sur la pierre en respectant un angle de 45°. Il faut obtenir un angle régulier sur toute la longueur de la lame.

Ji et Shonogi ji : le ji se poli perpendiculairement au tranchant tandis que le shinogi ji se polit en biais. le polissage du ji lors d'une réfection de lame est de supprimer les rouilles et les coupss de surfaces ( mura ). mais aussi d'atténuer l'arête laissée par la rectification du Yakiba. Le shinogi ji et le ji se polissent en même temps de manière à faire une ligne parfaite et parallèle avec le fil et le dos de la lame.

Kissaki : ce polissage est délicat. Le kissaki est la partie la plus visible du sabre et mécaniquement la plus importante. Il faut être spécialiste pour réaliser ce travail, En effet, le kissaki est la petite surface où convergent toutes les lignes de la lame.

Amakusa : seconde pierre utilisée.

Cette pierre permet d''enlever toutes les imperfections et de parfaire le mune, le shinogi, le hanarabi et le kissaki. Cette pierre permet de réduire les traits laissés par kongo to.

Kaise : troisième outil

On passe la lame en oblique sur la pierre kaise en poussant la lame. Kaise permet un bon surfaçage de la lame et supprime les méplats ( naka shinogi ) qui restent des polissages antérieurs.

Nagura : Chu et Koma nagura

Ces deux pierres s'utilisent de la même manière; on pousse la lame sur la pierre avec un léger balancement.

Uchigomori : la pierre ushigomori s'utilise en tirant la lame parallèlement au fil. il y a deux ushigomori

Habiki : pour enlever les traces de Nagura dans le Yakiba. Elle blanchit le Yakiba et révèle les martencites. On conserve la boue ( toshiru )crée au maximum lors de cette opération.

Jibiki : utilisée pour traiter le Ji. Deux phases de travail

Konashi : Premièrement on conserve la boue qui par sa finesse fait réagir la peau du métal ( Hada ).

Metoshi : même utilisation mais on lave sans cesse la pierre pour chasser la boue .

SHIAGE

les diverses finitions du sabre sont regroupées sous ce terme.

L' intérêt de ce travail est de rendre le sabre esthétique et attrayant tout en conservant l'authenticité de l'histoire que porte le sabre, ainsi le style du Shiage utilisé dépend de l'ancienneté de la lame. Deux styles sont référencés : Sashikomi et HabiroeHadori.